L'arbre recru
Au centre du midi la pinède en l'espace
où Dieu contre une souche un jour s’est irrité
le spectre du destin ponctua la préface
et peine capitale à l'axe dépité
Un vieil arbre bletti à l'abstrait de son œuvre
figé dans sa froideur aux rejets de l'espoir
jouxtant le contrebas où rampe la couleuvre
le ployé végétal et l'âme au reposoir.
Mystère de la vie, fleure la chlorophylle
la rigueur hivernale et les couleurs du temps
dans ses replis mêlés se confie à l'idylle
un immuable pacte au réveil du printemps
La marche du néant vers son écorce noire
qui caresse le ciel, dévoyant l’horizon
la pensée défeuillée le masque dérisoire
Il cache le visage amer du bûcheron
Sur le sol affligé, les doux reflets de lune
apaisent la vallée dépouillée tristement
le voici peu à peu cet éclat sans fortune
à l'étreinte d'un feu, s'ébouler sombrement
GH. Artal (Istres, avril 2011)