construire un symbole
Tout art crée en Moi ce lyrisme qui me fait vivre.
En poésie, se plaindre n'est pas l'attrait du siècle. L'amertume a vécu son ère. Tournant les talons à l'antipoésie et tous ceux qui la côtoient, je néglige les lamentations visqueuses du chignard mal né qui voudrait se transfigurer croyant être parvenu à la grande aptitude. Titrer un poème c'est construire un symbole sans s'attendre à être aimé, tandis que nous ressentons intérieurement les effets du concept, asservis que nous sommes, dans ces brumes froides, engoncés pour enfin percevoir jaillir extérieurement les éclats du signe, lesquelles empreintes nous échappent bien souvent de la maîtrise de notre conscience. Exerçons-nous d'apprendre quelque chose sur nous même car nous ne sommes pas le reflet d'un accompli exemplaire. La poésie c'est une religion où le verbe se fait œuvre. Écrire comme prier resteront deux actes méthodiques qu'on applique humblement.
GH. Artal
Cersay – Val en Vignes (septembre 2019)